Il y a 3 ans, une pandémie mondiale nous plongeait dans de nouvelles réalités que beaucoup avait peine à accepter. Nous avons été contraints d’adapter notre mode de vie d’une manière drastique. Roger Sinha, à son habitude, se questionnait. L’être humain étant profondément social, quels sont les impacts de cette distance physique avec l’autre? Et de ce fait, comment exprimer et diffuser son art au sein de ce nouvel univers social?

Cest ainsi que lui est venue cette idée de jupe, celle-ci serait de 2 mètres de long de chaque côté, permettant alors aux interprètes de pouvoir danser tout en respectant les restrictions spatiales établies par le gouvernement.

Croquis Jupes

Gauche: premier croquis par Roger Sinha Droite: croquis par Emily Rose

De cette idée est née la collaboration entre le chorégraphe et le groupe: Of Sound, Body and Mind constitué de Tim Brady (guitare électrique); Helmut Lipsky (violon) et Shawn Mativetsky (Tabla). Étant déjà en contact pour une pièce tout autre, il a fallu peu de discussion entre Tim Brady, leader du groupe musical et le chorégraphe pour s’accorder sur l’importance de refléter les temps actuels dans leur projet artistique, prenants et inquiétants. Après deux résidences à la Maison de la Culture Janite-Suto, le spectacle prenait forme. La situation, cependant, était toujours aussi instable. Il était difficile de se projeter dans le développement complet d’une œuvre quand les salles de spectacles ne pouvaient se remplir. C’est à la suite d’une séance photo célébrant les 30 ans de Sinha Danse, avec nul autre que le renommé Damian Siqueiros, que l’idée du film a surgit. Une année plus tard, nous avons été chanceux de recevoir la subvention Présent numérique de la part du Conseil des arts du Canada (CAC) nous permettant d’adapter l’oeuvre pour la partager numériquement avec le public. Plus que jamais, l’art passait par nos écrans et la circulation de celui-ci était essentielle à notre bien-être.

Gauche: Citlali Germé durant le shooting photo des 30 ans de Sinha Danse en 2020.
Droite: Damian Siqueiros lors du shooting photo des 30 ans de Sinha Danse en 2020.

Enregistrement sonore du film 2M/Solitudes en 2021.
De gauche à droite: Shawn Mativetsky, Helmut Lipsky, Tim Brady, Damian Siqueiros, Roger Sinha et Felix Simard.

2M le spectacle, titre qui faisait référence aux deux mètres de distanciation, s’est donc transformé en un film appelé 2M/Solitudes. Bien qu’inspiré par les effets psychologiques de la pandémie covid-19, les thèmes abordés dans le film dépassent  cet espace-temps. Il reconnait que la sociabilisation et l’interdépendance entre les êtres-humains est essentielle, surtout dans les sociétés dites ‘individualistes’. Il nous rappelle que stimuler sa créativité et l’extérioriser est indispensable pour nous aider à surmonter les moments difficiles de la vie. Le film comprend cinq scènes présentant chacune un vécu unique et la scène finale regroupe les personnages dans l’architecture unique du Biodôme de Montréal. En vue de l’esthétique raffinée de celle ci, nous avons décidé d’en faire une version indépendante, qui s’appelle D’un souffle commun.

Photos de la scène finale dans le Biodôme
Olivia Jaen Flores, Emmanuelle Martin, Amélia Lamanque et Citlali Germé.

Après trois années de projet, une nouvelle étape palpitante a débuté: celle d’être sélectionné à divers festivals de cinédanse autour du monde! La version courte et longue du film ont toutes deux reçues des réponses positives allant de festivals aux États-Unis jusqu’en Europe, en passant par l’Amérique du sud. Le voyage ne fait que commencer! De plus, nous avons décidé de créée une plateforme en ligne, dédiée spécialement aux deux versions du film. Un moyen pour vous de trouver plus d’informations sur les oeuvres telle que la vidéo making-of ou des prochaines dates de projections. Sur cette lancée, nous vous remercions de nous accompagner dans cette aventure et espérons vous croiser lors de l’une de nos projections !